Chronologie évènementielle 1960 - 2005
1960
(7
août) Proclamation de l'indépendance de la Côte d'Ivoire.
(3 novembre) Promulgation de la Constitution qui établit un
régime de type présidentiel.
(27 novembre) Félix Houphouët-Boigny est élu premier
président. Première Assemblée nationale (70 députés).
Le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), restera jusqu'en
1990 un parti unique.
1962
Un complot fomenté par un groupe du PCDI est déjoué.
(24 avril) Signature d'un accord de défense et d'un accord
d'assistance militaire technique entre la France et la Côte d'Ivoire.
(janvier)
L'Assemblée nationale vote une loi portant création d 'une
cour de sûreté de l'Etat.
(janvier et août) Complot impliquant d'anciens ministres, de
nombreuses condamnations sont prononcées, des mesures d'épuration
sont diligentées.
(9 avril) 89 inculpés sont jugés par la cour de sûreté
de l'Etat qui prononce cinq condamnations à mort (peines qui ne seront
pas exécutées).
1964
(17
août) La Caisse de stabilisation et de soutien des prix des produits
agricoles (CSSPPA) est transformée en société d'Etat.
(décembre)
La cour de sûreté juge 96 inculpés et prononce six condamnations
à mort, dont celle de Jean-Baptiste Mockey, qui sera gracié
par la suite.
1965
(7
novembre) Réélection de Félix Houphouët-Boigny
à la présidence de la République.
Election des 85 députés du PDCI à l'Assemblée
nationale.
1967
(7 novembre) La Côte d'Ivoire et l'URSS établissent des relations diplomatiques. Elles seront rompues en mai 1969, en raison de l'immixtion de Moscou dans les affaires intérieures, puis rétablies en février 1986.
(14 mai) Au cours de la guerre civile au Nigeria, la Côte d'Ivoire reconnaît le régime sécessionniste du Biafra, lors de la guerre civile au Nigeria. Lagos rompt ses relations avec Abidjan (rétablies en 1971). En janvier 1970, le Général Ojukwu, ancien chef du Biafra, trouve refuge en Côte d'Ivoire.
1970
(octobre)
Répression d'un soulèvement de l'ethnie Bété
dans la région de Gagnoa contre la domination économique exercée
par les Baoulés, ethnie à laquelle appartient Félix
Houphouët-Boigny (le massacre du Gébié).
(novembre) Nouvelle réélection de Félix Houphouët-Boigny
à la présidence de la République et élection
de 100 députés présentés par le parti unique,
le PCDI.
(4 novembre) Houphouët-Boigny est le premier chef d'Etat noir
à préconiser le dialogue avec l'Afrique du Sud. Cette politique
de rapprochement aboutira à une rencontre historique, le 21 septembre
1974 à Yamoussoukro, entre le Premier ministre sud-africain John
Vorster et le président ivoirien.
La chronologie couvrant la période 1971 - 2003 paraitra dans un ouvrage en 2006
(6
janvier) Retour des ministres des forces nouvelles au sein du gouvernement
après un boycott de 3 mois (Guillaume Soro absent).
(22 janvier) Le tribunal militaire d'Abidjan condamne à 17
ans de prison ferme le sergent de police Théodore Séri pour
le meurtre du journaliste Jean Hélène.
(24 janvier) Fin du déploiement des militaires français
pour sécuriser le nord du pays.
(30 janvier) Le groupe français Bolloré, à travers
sa filiale la Société d'Exploitation du Terminal de Vridi
(S.E.T.V), se voit attribuer (sur la base d'un accord de gré à
gré) à partir du 1er mars 2004 la gestion et l'exploitation
d'un important terminal à conteneurs du Port autonome d'Abidjan (PAA)
pour une durée de 15 ans renouvelable pour 10 ans. Cette convention
de concession assure à la société S.E.T.V le monopole
de la manutention des conteneurs dans le port d'Abidjan.
(3-8 février) Visite de "réconciliation"
à Paris de Laurent Gbagbo.
(4 février) Le Conseil de sécurité proroge le
mandat de la MINUCI jusqu'au 27 février 2004 et renouvelle jusqu'à
la même date les mandats de l'ECOMICI et des forces françaises
de l'opération Licorne
(8 février) Le Sergent Coulibaly Adama alias Adam's le tombeur,
commandant le secteur sud de Korhogo est abattu aux environs de 1 heure
du matin.
(26 février) Le secrétaire général des
Forces nouvelles et ministre de la communication, Guillaume Soro, déclare
que les Forces Nouvelles ne désarmeront pas avant des "élections
crédibles et transparentes en Côte d'Ivoire", prévues
en 2005.
(27 février) Le conseil de sécurité de l'ONU
vote la résolution 1528 qui autorise le déploiement de l'Opération
des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) pour une durée de
douze mois.
(4 mars) Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI)
décide de suspendre la participation de ses ministres (7) au gouvernement
de réconciliation nationale.
(8 mars) Report du processus de désarmement.
(9 mars) Des magistrats sont molestés par des jeunes manifestants
appartenant à des mouvements proches du chef de l'Etat au palais
de justice d'Abidjan.
(11 mars) Le conseil des ministres décide l'interdiction de
toute " manifestation de rue " jusqu'au 30 avril.
(19 mars) Le président Laurent Gbagbo confirme par décret
l'interdiction de toute manifestation de rue jusqu'au 30 avril.
(22 mars) Remise au président de la République du mémorandum
élaboré par l'opposition (PDCI, RDR, UDPCI, FN, MFA) sur les
points de blocage de l'application des accords de Marcoussis.
Laurent Gbagbo réquisitionne l'armée : " En vue de concourir
au maintien de l`ordre public sur toute l`étendue du territoire national
du lundi 22 mars au jeudi 15 avril 2004, les forces armées nationales
font l`objet d`une réquisition générale ".
(25 mars) Manifestation à l'appel des " Marcoussistes
" (PDCI, UDPCI, RDR, Forces Nouvelles
) pour l'application des
accords de Marcoussis. Manifestation interdite par Laurent Gbagbo et durement
réprimée (37 morts selon le gouvernement, entre 350 et 500
selon l'opposition, plus de 120 selon l'ONU). Les forces nouvelles, le Rassemblement
des républicains (RDR), l'UDPCI et le Mouvement des forces d'avenir
(MFA) annoncent qu'ils suspendent leur participation au gouvernement de
réconciliation nationale.
(26 mars) Selon Laurent Gbagbo : " A l'évidence, les
événements du 25 mars n'ont rien à avoir avec une manifestation
pacifique. En réalité, il s'agissait sous le couvert d'une
marche, de faire rentrer la rébellion à Abidjan. De saper
les bases de l'Etat c'est-à-dire de ruiner les efforts consentis
par le peuple de Côte d'Ivoire, son armée et le chef de l'Etat
depuis bientôt deux ans ".
(29 mars) Le RDR, le PDCI, le MFA, l'UDPCI et les Forces nouvelles
déclinent la rencontre avec le chef de l'Etat prévue pour
ce jour.
(4 avril) Début officiel de l'Opération des Nations
unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) avec l'arrivée de quelques dizaines
d'officiers onusiens .
(16 avril) Disparition du journaliste franco-canadien Guy-André
Kieffer.
(23 avril) Les députés adoptent la première
réforme législative prévue par les accords de Marcoussis
sur l'identification des personnes et le séjour des étrangers.
(18-28 avril) Enquête de l'ONU sur la répression de
la manifestation du 25 mars et des exactions qui l'ont accompagnée.
(14 mai) Le ministre ivoirien des Transports Anaki Kobenan refuse
d'accorder au groupe français Bolloré la concession de gestion
et d'exploitation du terminal à conteneurs du port autonome d'Abidjan.
(15-16 mai) Laurent Gbagbo assiste à Bamako au 6ème
sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad
ou Comessa). A l'issue du sommet, la Côte d'Ivoire est admise comme
membre de la Cen-Sad.
(18 mai) Dans un décret signé le 18 mai et lu à
la télévision nationale le 19 mai, Laurent Gbagbo a mis fin
aux fonctions de Soro Guillaume, ministre d'Etat chargé de la Communication
et de Youssouf Soumahoro, ministre de l'Enseignement technique, tous deux
issus des Forces Nouvelles ainsi que de Patrick Achi, ministre des infrastructures
économiques, représentant le PDCI-RDA au gouvernement. Ces
trois ministres ont été remplacés par trois autres
membres du gouvernement, tous issus de la formation politique du chef de
l'Etat, le FPI.
(28 mai) La Commission européenne annonce le décaissement
d'une aide de 13,9 millions d'euros destinée au financement des services
sociaux et à la réhabilitation d'infrastructures de base.
(29 mai) A Abidjan, environ 40.000 "jeunes patriotes",
partisans du président ivoirien Laurent Gbagbo, manifestent pour
demander à l'Onu de "désarmer les rebelles" et appeler
à la démission du premier ministre Seydou Diarra.
A Bouaké, environ 40.000 personnes manifestent dans le calme à
l'appel des Forces nouvelles pour demander le départ du pouvoir du
président Laurent Gbagbo.
(2 juin) Le groupe français Bolloré, à travers
sa filiale DAFCI, décide de se retirer totalement du négoce
du café/cacao en Côte d'Ivoire.
(6-15 juin) Visite privée de Laurent Gbagbo à Washington.
(7 juin) Attaque de la sous-préfecture de Gohitafla et de
la ville minière d'Ity, situées dans la zone de confiance
démilitarisée, par des " éléments incontrôlés
" des forces ex-rebelles. En réaction, des hélicoptères
de combat des forces loyalistes ivoiriennes lancent une attaque dans la
zone placée sous le contrôle de l'ex-rébellion. A Abidjan
plusieurs centaines de " jeunes patriotes " favorables à
Laurent Gbagbo manifestent violemment contre la France et contre la mission
des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Agressions d'une quarantaine
de français.
(15 juin) La Banque mondiale suspend ses décaissements en
faveur de la Côte d'Ivoire en raison d'arriérés impayés
depuis plus de 2 mois.
(20-21 juin) Affrontements armés entre factions de l'ex-rébellion
ivoirienne à Korhogo et à Bouaké opposant partisans
du sergent-chef Ibrahim Coulibaly (IB) et combattants fidèles à
Guillaume Soro, occasionnant une vingtaine de morts.
(9 juillet) Adoption en commission par les députés
ivoiriens d'un amendement de la loi sur le domaine foncier rural, issu des
accords de paix de Marcoussis, permettant désormais aux héritiers
non-ivoiriens de détenir un titre de propriété.
(13 juillet) Publication du rapport de l'ONUCI (Division des droits
de l'homme) sur les charniers de Korhogo.
(29-30 juillet) Accord d'Accra III, conclu entre tous les protagonistes
de la crise ivoirienne et destiné à relancer le processus
de paix en panne depuis 22 mois dans ce pays. L'accord précise que
le début du processus de désarmement, démobilisation
et réinsertion (DDR) doit commencer au plus tard le 15 octobre.
(9 août) Réunion de tous les ministres du Conseil du
gouvernement ivoirien de réconciliation nationale (avec la réintégration
des 3 ministres limogés par Laurent Gbagbo), après plus de
4 mois de boycott, première application de l'accord d'Accra III.
(11 août) Ouverture d'une session extraordinaire de l'assemblée
nationale ivoirienne à Abidjan afin d'examiner des projets de loi
prévus par les accords de paix de Marcoussis et l'accord d'Accra
III.
(13 août) Interdiction de l'importation de sucre pendant deux
ans pour "lutter contre la fraude" qui "met en difficulté
l'industrie sucrière du pays". Création à Abidjan
de "ONUCI FM" conformément à la résolution
1528 du Conseil de sécurité pour "contribuer à
faire comprendre le processus de paix et le rôle de l'ONUCI aux collectivités
locales et aux parties".
(15 août) Francis Wangah Romain Wodié est réélu
premier président du parti ivoirien des travailleurs (PIT), à
l'issue du 3è Congrès de ce parti.
(1er septembre) Le Comité de suivi sur la mise en uvre
des accords de Marcoussis et d'Accra déclare son " inquiétude
" concernant la lenteur de leur examen par l'assemblée nationale.
(8 septembre) Le président Gbagbo retire " momentanément
" le code de la nationalité soumis à l'examen des députés.
(9 septembre) Adoption de la loi sur le financement public des partis
politiques et des campagnes électorales.
(17 septembre) Les armes lourdes des protagonistes auraient été
retirées de leurs "positions avancées" et stockées
sur "des sites identifiés".
(18-22 septembre) Visite du premier ministre Seydou Diarra au siège
de la Banque mondiale (BM) puis du Fonds monétaire international
(FMI) à Washington pour "engager des discussions" en vue
de la reprise de la coopération de la Côte d'Ivoire avec ces
deux institutions.
(16 août-28 septembre) Session extraordinaire de l'Assemblée
nationale destinée à procéder à l'adoption des
réformes constitutionnelles et législatives prévues
dans les délais fixés par les accords d'Accra-Marcoussis.
Seul le projet de loi relatif au financement public des partis et groupes
politiques et des campagnes électorales a été approuvé
au cours de la session. Les textes importants sur la nationalité,
la Commission électorale indépendante (CEI) et la libre circulation
des personnes restent en suspens.
(6 octobre) Ouverture d'une deuxième session ordinaire de
l'Assemblée nationale.
(11 octobre) Les Fanci (loyalistes) et les FN (ex-rebelles), réaffirment
leur "volonté" de débuter le processus de désarmement
le 15 octobre comme prévu, mais font état de "doutes
et d'inquiétudes" au sein des populations. La réunion,
convoquée par le président Gbagbo, se tient en l'absence de
responsables politiques des ex-rebelles.
(13 octobre) Le porte-parole des FN Sidiki Konaté affirme
que le démarrage du processus de désarmement n'aura pas lieu
chez les ex-rebelles, pour protester contre le blocage politique des réformes.
(28 octobre) Suspension de la participation des ministres des Forces
nouvelles au Gouvernement de réconciliation nationale à la
suite de la découverte à Bouaké (le 26 octobre) d'un
camion transportant une grande quantité d'armes et de munitions.
A l'intérieur de leur zone, les ex-rebelles ont instaurent un "couvre-feu"
(de 21 heures à 6h) et décrètent l''alerte maximale'.
(2 novembre) La Banque mondiale place la Côte d'Ivoire dans
la catégorie des pays dont la " dette est improductive "
(elle n'a plus effectué de remboursement de crédits ou de
prêts depuis plus de six mois). Les arriérés d'Abidjan
envers la Banque internationale de reconstruction et de développement
(BIRD) s'élèvent à 64,2 millions de dollars pour un
encours total de crédits d'environ 443 millions hors intérêt.
Les arriérés dus au titre de l'AID atteignent 16,7 millions
de dollars sur un encours total de 1,8 milliards.
(3 novembre) Laurent Gbagbo préside à Abidjan un conseil
des ministres extraordinaire, caractérisé par l'absence de
son Premier ministre, Seydou Diarra et des ministres issus de l'opposition.
Le conseil adopte deux projets de loi sur une "disposition spéciale
en matière de naturalisation" et le "code de nationalité".
(4 novembre) L'aviation des forces loyalistes bombarde Bouaké
et Korhogo (85 morts et une centaine de blessés, selon les FN). Guillaume
Soro, SG du MPCI, déclare que ces bombardements rendent "caducs
les accords de paix". Le général Mathias Doué,
chef d'état-major des forces armées ivoiriennes, affirme que
la "Côte d'Ivoire sera demain une et indivisible". De nombreuses
manifestations violentes de "Jeunes patriotes" se déroulent
à Abidjan. L'électricité et l'eau sont coupées
dans la zone des ex-rebelles. A Abidjan, trois journaux proches de l'opposition
sont attaqués (le Patriote, 24 Heures et le Nouveau Réveil),
les locaux des deux premiers sont incendiés. Un sabotage interrompt
la diffusion des émissions de Radio France Internationale (RFI),
de la BBC et d'Africa N°1 sur la bande FM à Abidjan. Le siège
du PDCI est saccagé. Dans la nuit, le siège du RDR est pillé
puis incendié
(5 novembre) Le ministre de la Sécurité annonce que
les manifestations à Abidjan sont interdites pendant trois jours
dans le "souci de préserver les vies humaines et les biens".
L'Onu suspend ses activités humanitaires.
(6 novembre) Raid de l'aviation gouvernementale sur une position
des soldats français de la force Licorne à Bouaké :
9 morts et 34 blessés. En représailles les soldats français
"neutralisent" l'aviation ivoirienne.
(6-7 novembre) Violences anti-françaises à Abidjan,
scènes de violence et de pillage
l'armée française
intervient pour "sécuriser" sa communauté : une
trentaine d'ivoiriens tués et une centaine de blessés selon
Mamadou Koulibaly (Président de l'assemblée nationale) qui
déclare que la Côte d'Ivoire sera un VietNam pour la France.
(7 novembre) La France renforce son contingent. Depuis Nice, Alassane
Ouattara demande la démission de Gbagbo. Laurent Gbagbo exhorte les
ivoiriens au calme, tandis que les médias nationaux sous contrôle
attisent la violence. L'Union africaine (UA) mandate le président
sud-africain Thabo Mbeki pour tenter une médiation dans le conflit
ivoirien.
(8 novembre) Forte hausse des cours du cacao. Nouvel appel au calme
des responsables civils et militaires ivoiriens. La France déclare
ne pas vouloir renverser Gbagbo. Des patrouilles mixtes de casques bleus,
de soldats français et de militaires ivoiriens sillonnent Abidjan.
(9 novembre) Les Etats-Unis apportent leur soutien à la France.
Premières évacuations de civils français. Arrivée
à Abidjan du président sud-africain Thabo Mbeki qui rencontre
Laurent Gbagbo et invite à Pretoria les représentants de l'opposition
ivoirienne.
(10 novembre) Début de l'évacuation massive d'européens
vers Paris et d'une centaine de canadiens vers le Ghana.
(11 novembre) Alassane Ouattara, leader du RDR, déclare à
son arrivée à Pretoria qu'il n'est pas question " de
négocier un nouvel accord " de paix. Le secrétaire général
des Nations unies, Kofi Annan, condamne les "médias de la haine"
qui ont attisé la violence en Côte d'Ivoire et appelle les
parties au calme. L'électricité et l'eau sont rétablies
à Korhogo après neuf jours d'interruption.
(13 novembre) Le colonel-major Philipe Mangou est nommé chef
d'état-major de l'armée ivoirienne par le président
ivoirien Laurent Gbagbo en remplacement du général Mathias
Doué, appelé à "d'autres fonctions".
(14 novembre) Le sommet extraordinaire de l'Union Africaine (auquel
ne participait pas Laurent Gbagbo) soutient le projet français de
résolution devant être examiné le lendemain par le Conseil
de sécurité des Nations Unies. Nouvelle rencontre en Afrique
du Sud entre M. Thabo Mbeki et des dirigeants de l'opposition ivoirienne.
Une nouvelle coupure d'électricité, effectuée depuis
Abidjan, touche tout le nord de la Côte d'Ivoire.
(15 novembre) Le Conseil de sécurité des Nations unies
adopte la résolution 1572 comportant des sanctions à l'encontre
de la Côte d'Ivoire avec notamment un embargo immédiat sur
les armes pour 13 mois. De plus, la résolution prévoit la
possibilité, à partir du 15 décembre et pour une durée
de 12 mois, de l'interdiction de voyager et d'un gel des avoirs pour certaines
personnes qui seront désignées comme constituant une menace
pour la paix et la réconciliation en Côte d'Ivoire (blocage
de l'application des accords d'Accra, violation des droits de l'homme ou
incitation à la haine et à la violence). Ces mesures seront
levées si des progrès substantiels dans la mise en oeuvre
des accords d'Accra sont constatés (la réforme l'article 35
de la Constitution sur l'éligibilité à la présidence
de la république et le désarmement des forces nouvelles).
Les " jeunes patriotes " demandent le départ des troupes
françaises.
(17 novembre) 8300 français et environ 600 étrangers
ont quitté la Côte d'Ivoire. 10 000 ivoiriens seraient réfugiés
au Liberia selon le HCR.
(18 novembre) Laurent Gbagbo décide le remplacement de tout
ministre décidant de ne pas participer au conseil des ministres par
un intérimaire jusqu'à son retour officiel. Le porte-parole
du gouvernement ivoirien déclare que 63 personnes ont été
tuées et plus de 1 300 blessées dans les manifestations antifrançaises
qui se sont déroulées entre le 6 et le 9 novembre.
(21 novembre) Nouvelle rencontre à Pretoria entre le président
sud-africain Thabo Mbeki et le secrétaire général des
Forces nouvelles Guillaume Soro.
(24 novembre) Le colonel-major Philippe Mangou, nouveau chef d'état-major
des forces armées ivoiriennes, a procédé à de
nouvelles nominations à la tête du 1er Bataillon d'infanterie,
du 1er Bataillon blindé, du Bataillon d'artillerie sol-air, et du
Bataillon de commandement et de soutien, unités situées à
Abidjan. Reprise de la diffusion des émissions de RFI et BBC-Afrique
sur la bande FM à Abidjan. Le représentant spécial
du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte
d'Ivoire en poste depuis le mois de février 2003, Albert Tévoédjrè
démissionne de ses fonctions.
(25 novembre) Nouveau bilan officiel des évènements
du début novembre : 57 morts et 2 226 blessés. Un rapport
de l'IRIN révèle que "le secteur du cacao est de plus
en plus contrôlé par des personnes qui prétendent se
battre pour améliorer les conditions de vie des planteurs. En réalité,
ces personnes ne sont intéressées que par le pouvoir et l'argent
que leur organisation de type mafieuse et elles-mêmes tirent du cacao".
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont prôné
la libéralisation du secteur et la suppression de la Caistab, remplacée
par "la Bourse du café et du cacao et d'autres organismes de
gestion qui étaient censés mieux représenter les planteurs".
"Le nouveau système s'est avéré encore moins efficace.
En 2003, le cabinet de consultant Arthur Andersen a indiqué que les
nouveaux organismes de régulation coûtaient trois fois plus
chers que la Caisse de stabilisation".
(27 novembre) Le 10ème Sommet de la Francophonie rassemblant
à Ouagadougou une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement
dénonce dans une résolution spéciale les récentes
attaques de l'armée ivoirienne et exige la "stricte application"
des accords de paix de Marcoussis-Accra.
(28 novembre) La Côte d'Ivoire va déposer plainte contre
la France auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) pour
violation des accords de défense liant les deux pays et pour la destruction
de l'aviation ivoirienne. Information démentie par M. Désiré
Tagro, porte-parole du président Gbagbo. Le colonel Georges Guiai
Bi Poin, qui commandait le détachement de gendarmes ivoiriens devant
l'hôtel Ivoire, accuse les soldats français d'avoir tiré
"directement sur la foule et sans aucune sommation" le 9 novembre
dernier.
(30 novembre) Les autorités françaises estiment à
"une vingtaine" le nombre d'Ivoiriens tués par l'armée
française du 6 au 9 novembre. Environ 80 soldats français
blessés ont dû être rapatriés. Le ministère
français de la défense accuse les "corps habillés"
ivoiriens (armée, police, gendarmerie) d'avoir multiplié les
provocations et les affrontements avec les forces françaises
(2 décembre) Selon le MEDEF, au cours des évènements
du début novembre, "144 filiales de sociétés françaises
ont été spoliées, pillées ou détruites"
et "73% des cadres travaillant pour les entreprises françaises
en Côte d'Ivoire " ont quitté le pays ces dernières
semaines.
(4 décembre ) A la suite des troubles du début novembre,
le président de la Chambre de Commerce et d'industrie de Côte
d'Ivoire, Jean Louis Billon, dresse le bilan : 78 entreprises sont en cessation
totale d'activité (détruites), 11 entreprises ont vu leur
activité partiellement perturbée et 106 ont provisoirement
fermé leurs portes. Concernant les PME, le président du Mouvement
des petites et moyennes entreprises (MPME), Daniel Bréchat, affirme
que 120 établissements sur les 500 affiliés à sa structure
n'ont pas survécu aux pillages. Les pertes d'emplois seraient de
l'ordre de 20 000 à 30 000.
(2-6 décembre) Deuxième mission de médiation
et de paix du président sud-africain Thabo Mbeki en Côte d'Ivoire
qui se traduit par un accord de l'ensemble des parties sur un plan de sortie
de crise comportant quatre propositions susceptibles d'accélérer
la mise en uvre des accords d'Accra-Marcoussis. Ces points portent
sur l'adoption rapide par l'Assemblée nationale des réformes
politiques prévues par Marcoussis, le début du processus de
désarmement, le retour au gouvernement de "réconciliation
nationale" des ministres de l'ex-rébellion et la nécessité
d'un "retour à la sécurité" sur l'ensemble
du pays.
(8 décembre) Vote à l'Assemblée nationale de
la loi sur la Commission Electorale Indépendante (CEI). Les députés
du PDCI ont voté contre. Le RDR qui n'a aucun député
conteste vivement ce vote.
(9 décembre) La France décide d'étendre aux
français " rapatriés " de Côte d'Ivoire, le
bénéfice de la loi du 26 décembre 1961 relative à
l'accueil et à la réinstallation des français d'outre-mer,
qui avait été adoptée pour les Français d'Algérie.
La France allège son dispositif militaire, qui avait été
renforcé au cours de la récente crise, ramenant l'effectif
des militaires français présents en Côte d'Ivoire à
environ 5 000. Selon M. Guédié Zadi, Directeur général
de la société des Palaces de Cocody qui assure la gestion
de L'Ivoire Golf club, de l'Hôtel du Golf et de l'Hôtel Ivoire,
les dégâts occasionnés par les évènements
du début novembre s'élèvent à 1,104 milliards
de francs CFA. A l'intérieur du pays, les dégâts subis
par l'Hôtel Président de Yamoussoukro et par l'Hôtel
de la paix de Daoukro, se chiffreraient à 10 milliards. La radio
de la Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire émet désormais
aussi à partir de Bouaké.
(10 décembre) Laurent Gbagbo interdit par décret toute
manifestation sur la voie publique pendant trois mois, jusqu'au 10 mars
2005. Adoption en commission à l'Assemblée nationale de l'amendement
de l'article 35 de la constitution portant sur les conditions d'éligibilité
à la présidence de la République (17 voix pour, 16
abstentions).
(12 décembre) Selon le ministre du Tourisme Amon Tanoh Lambert,
à la suite des troubles du début novembre, le montant des
travaux de réhabilitation des 5 grands hôtels de Côte
d'Ivoire (hôtel Ivoire, Golf hôtel, Ivoire Golf club, hôtel
de la paix de Daoukro et hôtel président de Yamoussoukro) pourrait
s'élever 50 milliards de francs CFA. L'Association pour le Développement
de la riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO) quitte son siège
régional de Bouaké pour le Bénin.
(14 décembre) Adoption en commission à l'Assemblée
nationale de la loi sur le code de la nationalité. Les points les
plus discutés concernaient les modes d'acquisition de la nationalité
ivoirienne et les conditions de sa perte.
(15 décembre) Le Conseil de sécurité de l'ONU,
décide le report des sanctions ciblées contre les personnalités
ivoiriennes bloquant l'application des accords de Marcoussis-Accra après
le 10 janvier 2005, date de la réunion extraordinaire du Conseil
de paix et de sécurité de l'Union Africaine sur la crise ivoirienne.
Koffi Annan demande le renforcement du contingent (un millier d'hommes)
et des moyens des Nations-Unies en Côte d'Ivoire. Les députés
ivoiriens adoptent en commission le projet de loi sur la naturalisation.
(17 décembre) Vote à l'Assemblée nationale en
plénière, des textes de loi sur la nationalité et les
naturalisations et de la modification des articles 35 et 55 de la Constitution.
Selon l'article 35 nouveau, ''le président de la République
est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n'est rééligible
qu'une fois. Le candidat doit jouir de ses droits civils et politiques et
être âgé de trente cinq ans au moins. Il doit être
exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père
ou de mère ivoirien d'origine''.
(18 décembre) Laurent Gbagbo rappelle que toute modification
constitutionnelle doit être approuvée par référendum.
(20 décembre) Le porte-parole des Forces nouvelles, Sidiki
Konaté, demande la promulgation immédiate de l'article 35
nouveau de la Constitution et réfute toute idée de référendum
à ce propos.
(22 décembre) Début des patrouilles mixtes composées
d'éléments des forces nationales (Fanci) et onusiennes pour
la sécurisation d'Abidjan. Les forces françaises ne prennent
pas part à ces opérations.Dans le cadre de la révision
annuelle de l'African Growth and Opportunity Act (AGOA), les Etats-Unis
retirent la Côte d'Ivoire de la liste des pays africains éligibles
à l'aide économique et commerciale (la Côte d'Ivoire
bénéficiait de l'AGOA depuis le 16 mai 2002). En 2003, les
exportations ivoiriennes vers les Etats-Unis bénéficiant du
régime de l'AGOA s'élevaient à 88 millions de dollars
soit environ 18% du montant total des exportations vers ce pays. Le ministre
de l'Economie et des Finances, Bohoun Bouabré affirme que les arriérés
de paiements extérieurs de la Côte d'Ivoire dépassent
400 milliards de Fcfa.
(23 décembre) Réunis en séance plénière,
les députés rejettent le projet de loi sur l'organisation
de référendums en Côte d'Ivoire : 198 votants : 108
pour, 89 abstentions et 1 bulletin nul (une majorité des 2/3 était
requise).
(24 décembre) 18 personnes ont trouvé la mort à
la suite de violents affrontements entre des villageois Bété
près de Gagnoa, et des allogènes originaires d'autres régions
de Côte d'Ivoire et d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.
(31 décembre) Dans son message de vux à la nation,
le président Gbagbo dresse un bilan sombre de la situation économique
et sociale en Côte d'Ivoire, conséquence directe "de la
guerre qui nous est imposée depuis deux ans". Concernant la
mise en uvre des accords d'Accra-Marcoussis, le président déclare
: "aujourd'hui, j'ai terminé ma part". A propos de la modification
de l'article 35 de la Constitution, Laurent Gbagbo réaffirme la nécessité
d'un référendum. Enfin, pour lui, "le processus de paix
dépend d'une chose et d'une seule chose : le désarmement des
rebelles". Les Nations Unies estiment que 44 % des 16 millions d'Ivoiriens
vivent désormais en-dessous du seuil de pauvreté, contre 38
% en 2002.
(4
janvier) Alassane Ouattara se prononce contre une candidature unique
du G7 (qui regroupe quatre partis politiques (PDCI, RDR, UDPCI, MFA) et
les trois ex-mouvements rebelles (MPCI, MPIGO, MJP) aux futures présidentielles.
La Bourse du café cacao (BCC) fixe le prix "indicatif d'achat
bord champ" du cacao à 390 francs CFA le kilo pour la période
de janvier à mars 2005. Le premier Conseil des ministres de l'année
s'est ouvert à Abidjan, en l'absence des huit ministres issus des
rangs des Forces nouvelles. En 2004, 17 cas de polio ont été
enregistrés contre un seul en 2003 et la situation pourrait être
bien plus alarmante compte tenu de l'absence de données dans les
zones contrôlées par les Forces nouvelles, déclare le
ministre ivoirien de la Santé Albert Toikeusse.
(5-6 janvier) Laurent Gbagbo déclare au quotidien Fraternité-Matin
: "si à la fin du mois d'octobre, les élections ne sont
pas organisées, je reste Président de la République".
Le nouveau conseil d'administration de la Radio télévision
ivoirienne (RTI) désigne son président, Oulaï Siéné,
ancien ministre de la Justice et cadre du FPI. Ce "coup de force de
Gbagbo" qui traduit la mainmise du pouvoir sur les médias, est
dénoncé par Guillaume Soro SG des Forces nouvelles. Pour les
députés du G7, il s'agit d'une "violation fragrante et
grave de la liberté d'expression et du pluralisme d'opinion
".
Les sociétés sinistrées à la suite des évènements
du 6-8 novembre 2004, réclament 150 milliards de FCFA d'indemnités
à l'Etat ivoirien. Pour les entreprises ayant subi des préjudices
et des dommages au cours de la période 1999-2003, les indemnités
sollicitées sont estimées à 100 milliards de FCFA.
(7 janvier) Dans sa lettre de vux aux ivoiriens, le sergent-chef
Ibrahim Coulibaly (I.B), un des principaux instigateurs de la rébellion,
dresse un sombre bilan de la situation de crise en Côte d'Ivoire et
n'épargne aucun protagoniste. Pour lui, "au Nord comme au Sud,
les crimes économiques sont les mêmes, les massacres de populations
civiles s'équivalent, les charniers humains se valent". La "classe
politique, toutes chapelles confondues,
est collectivement responsable
et solidairement comptable des multiples fractures qu'elle a infligées
au pays" depuis 1994. Concernant le discours "indépendantiste"
de Gbagbo, I.B déclare : "les mêmes qui agitent l'étendard
panafricaniste de lutte de libération économique contre la
France, tout en se gardant bien de dire aux Ivoiriens que dans le même
temps, ils installent exclusivement des intérêts anglo-américains
et néerlandais aux commandes des secteurs du café et du cacao".
Enfin, le plan Mbeki, légèrement amendé, "est
notre espoir de sortie de crise".
(10 janvier) Réuni à Libreville, le Conseil de paix
et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) admet, concernant
la modification de l'article 35 de la constitution, "que le recours
au référendum est une des options -qui n'est pas exclusive-
auxquelles le Président de la République de Côte d'Ivoire
pourrait avoir recours seulement si cette consultation est organisée
dans le respect de l'esprit de Linas Marcoussis et d'Accra III... Le Conseil
appelle à une solution rapide de cette question, et ce de manière
à encourager la mise en uvre du programme DDR et à permettre
la tenue des élections dans les délais prévus, en octobre
2005". Le FPI au pouvoir interprète la déclaration du
CPS comme un aval de l'UA pour le référendum, tandis que l'opposition
préfère retenir que "le référendum n'est
pas une voie exclusive. Et si il doit y avoir un référendum,
il doit être organisé dans l'esprit de Marcoussis". Le
CPS recommande un nouveau report des sanctions prévues par la résolution
1572 de l'ONU, visant les personnalités faisant obstacle au processus
de paix ou responsables de violations des droits de l'homme pour donner
plus de temps à la médiation conduite par Thabo Mbeki. Le
corps criblé de balles du chef Ousmane Coulibaly, dit Ben Laden,
est retrouvé à Bouaké. Ce nouvel assassinat semble
traduire la persistance de dissensions au sein de l'ex-rébellion.
(12 janvier) Lors de sa troisième visite en Côte d'Ivoire,
Thabo Mbeki participe à Yamoussoukro à un Conseil des ministres
du gouvernement, à nouveau boycotté par les rebelles des Forces
Nouvelles (FN) qui déclarent préférer rencontrer, pour
des raisons de sécurité, le médiateur en Afrique du
Sud.
(17 janvier) Au cours d'une conférence de presse tenue au
43ème BIMA dans la banlieue d'Abidjan, le général Henri
Poncet, commandant de la force Licorne, déclare que "la France
dépense la somme de 10 milliards de Fcfa par mois, soit environ 170
millions d'Euros, pour l'entretien de la force Licorne".
(21 janvier) Décès à Bouaké de Drabo
Modibo alias chef Mobio, l'une des figures emblématiques des Forces
nouvelles.
(22 janvier) L'ONU autorise la Côte d'Ivoire à transférer
de Yamoussoukro à Abidjan ses aéronefs "neutralisés"
par la force Licorne le 6 novembre 2004.
(23-25 janvier) Rencontre à Pretoria entre le président
sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de l'Union africaine dans la
crise ivoirienne et l'opposition ivoirienne, représentée par
Alassane Dramane Ouattara (RDR), Lambert Kouassi Konan (PDCI) et Guillaume
Soro (Forces nouvelles), en vue de relancer le processus de paix.
(25 janvier) Lors d'une réunion avec les responsables des
sociétés cotonnières exerçant dans la zone des
Forces nouvelles, Chérif Ousmane, commandant de la zone sud, déclare
: "jusqu'à nouvel ordre, les produits de la CIDT [Compagnie
Ivoirienne de Distribution du Textile] ne sortiront plus de nos zones pour
aller vers le sud". En effet, "La CIDT est une société
d'Etat. C'est en partie avec l'argent que rapporte cette société
que (Gbagbo achète des armes pour nous bombarder. Nous mettons fin
à cela". Les autres sociétés cotonnières
privées peuvent poursuivre leur activité mais elles doivent
désormais payer des redevances aux Forces nouvelles et "payer
leurs dettes envers les paysans". Selon le quotidien Le Front,
"d'octobre 2004 au 9 janvier dernier, la récolte du cacao qui
a atteint les deux ports de San-Pédro et d'Abidjan, se chiffrait
à environ 600 855 tonnes" en baisse de plus de 100 000 t par
rapport à la même période de la campagne précédente.
Les raisons de ces mauvaises performances seraient liées à
la mauvaise pluviométrie, aux "remous qui secouent la filière",
aux conséquences des troubles du début novembre 2004... Ces
moindres performances rejaillissent sur les recettes de l'Etat largement
alimentées par le Droit unique de sortie (Dus) fixé à
220 Fcfa le kg.
(30-31 janvier) Quatrième sommet de l'Union Africaine (UA)
à Abuja. Kofi Annan reconnaît l'existence d'une liste de 95
personnes censées être des obstacles au retour de la paix ou
incitant à la haine et à la violence. Il déclare que
cette liste ne sera pas publiée pour le moment, mais "sera remise
à un procureur".
(31 janvier) Albert Tévoédjrè, représentant
spécial du Secrétaire général des Nations Unies
pour la Côte d'Ivoire, quitte Abidjan au terme d'une mission de deux
ans dans ce pays.
(1er février) Le Conseil de sécurité des Nations
unies adopte la résolution 1584 visant le renforcement de l'effectivité
et du contrôle de l'embargo sur les armes. Ladite résolution
prévoit la mise en place d`un comité d`experts de trois membres
qui sera chargé de surveiller l'application de l`embargo sur le terrain.
(2 février) En visite officielle au Sénégal,
Jacques Chirac se déclare prêt à maintenir la force
Licorne en Côte d'Ivoire "à condition que [le gouvernement
ivoirien et] les responsables africains nous le demandent".
(3 février) Selon le directeur général des Impôts
(DGI), M. Feh Kessé Lambert, en 2004 l'exécution du budget
de l'Etat n'a pas été conforme aux prévisions. "Les
folles journées de novembre ont entraîné un manque à
gagner de ressources financières de près de 184,2 milliards"
de Fcfa.
(7 février) En vue des élections générales
prévues en octobre 2005, le chef du gouvernement Seydou Diarra, annonce
la reprise du processus d'identification des personnes interrompu depuis
septembre 2002, .
(8 février) Selon M. Olivier Tano, directeur de la conjoncture
et de la prévision, la croissance en 2004, est estimée à
1% contre - 1,6% en 2002 et - 1,7% en 2003. Au niveau des échanges
extérieurs, le solde du compte courant est excédentaire de
157,3 milliards de Fcfa (2,1% du PIB), permettant d'obtenir un solde global
de 120 milliards de Fcfa. Exprimée en moyenne annuelle, l'inflation
devrait s'établir à 1,4%. Concernant les finances publiques,
les recettes globales sont estimées à 1451,6 milliards de
Fcfa. Le solde budgétaire ressort négatif à 126 milliards
(1,5% du PIB). On constate une importante accumulation d'arriérés
intérieurs et extérieurs respectivement de 85 et de 446,6
milliards. Hors arriérés, l'encours total de la dette ivoirienne
en 2004 s'élève à 5816,4 milliards de Fcfa (155,4%
de la valeur des exportations) dont 5118,1 milliards au titre de la dette
extérieure et 698,3 milliards pour la dette intérieure. La
croissance du PIB réel pourrait être de 1% en 2005.
(10 février) Suite à une requête conjointe de
quatre partis politiques (PDCI, RDR, UDPCI et MFA), le Président
du Tribunal de Première Instance d'Abidjan, Madame Matto Loma Cissé,
par l'ordonnance n° 56Q/2005, prononce la suspension immédiate
de toute activité de la Commission électorale indépendante
(CEI). Le conseil des ministres adopte le projet de budget 2005 qui s'établit
à 1735 milliards de Fcfa en baisse de 12,7 % par rapport au budget
de 2004. Alan Doss, le représentant spécial adjoint de Kofi
Annan en Côte d'Ivoire, déclare que "les milices et toutes
les autres branches armées non institutionnelles doivent être
démantelées avant même le début du DDR".
(15 février) La Côte d'Ivoire accepte que la Cour pénale
internationale (CPI) exerce sa compétence concernant les crimes commis
sur son territoire depuis les événements du 19 septembre 2002.
(16 février) Par le biais de Sangaré Aboudrahamane,
vice-Président du FPI et ancien ministre des Affaires étrangères,
Laurent Gbagbo demande au roi Mohammed VI du Maroc de bien "vouloir
mener des efforts de médiation appropriés pour la résolution
de la crise en Côte d'Ivoire". Le ministre français de
la Défense Michèle Alliot-Marie déclare que les troupes
françaises resteront en Côte d'Ivoire jusqu'au mois d'avril,
date de la fin du mandat des Nations unies, et ne s'y maintiendront au-delà
que si leur présence est souhaitée par l'ONU, l'Afrique et
Abidjan. Dans la partie nord du pays, "la plupart des écoles,
hôpitaux, tribunaux, perceptions et autres services publics sont fermés
depuis le début du conflit en septembre 2002". Selon le Fonds
des Nations Unies pour l'enfance (Unicef), le conflit a mis fin à
la scolarisation de quelque 700 000 enfants. Malgré tout, au cours
de l'année 2004, 63 985 élèves des villes du nord de
la Côte d'Ivoire étaient inscrits pour passer les examens marquant
la fin de l'année scolaire 2003/2004 qui devaient se dérouler
le 10 novembre. Mais début novembre, "suite à la reprise
des hostilités entre les forces loyalistes du sud et les rebelles
du nord, le gouvernement du président Laurent Gbagbo à décidé
d'annuler les examens".
(17 février) Dans un communiqué, la Présidence
ivoirienne dément formellement avoir sollicité une médiation
du roi Mohammed VI dans le cadre de la crise en Côte d'Ivoire. Le
Maroc rappelle son ambassadeur à Abidjan. Une crise diplomatique
s'ouvre entre les deux pays.
(18 février) La France restitue à la Banque centrale
des Etats d'Afrique de l'ouest (BCEAO) à Abidjan, les cent millions
de francs CFA volés en septembre 2004 par douze de ses militaires
dans une succursale de cette banque à Man.
(19 février) M. Alan Doss, le Représentant spécial
par intérim du Secrétaire général des Nations
Unies en Côte d'Ivoire, participe à Man au lancement du processus
de prévention, démobilisation et réinsertion des enfants
associés aux forces et groupes armés (PDR) dans la zone Ouest.
(20 février) Une patrouille de la force Licorne intercepte
un véhicule armé des Forces Nouvelles en zone de confiance,
au Sud de Zoukouboué.
(21 février) Le vice-ministre des Affaires étrangères
Sud-africain, Aziz Pahad déclare que son pays entend travailler "plus
étroitement" avec la France sur le dossier ivoirien afin de
s'assurer de la tenue des élections générales prévues
en octobre 2005. Me Thimothy Simpson, appartenant au cabinet Fuller Thomas
Solicitor, avocat des jeunes patriotes, déclare au cours d'une conférence
de presse que "l'armée et l'Etat français seront poursuivis
pour crime de guerre" en raison des affrontements de novembre 2004
devant l'hôtel ivoire. Ouverture de la première banque en zone
rebelle à Bouaké, la Caisse d'épargne populaire et
de crédit de Côte d'Ivoire (Cepc-ci) ayant pour "objectif
d'aider les populations en préservant leur fonds et aussi lutter
contre la pauvreté".
(28 février) Un commando de miliciens se réclamant
du mouvement ivoirien pour la libération de l'Ouest de la Côte
d'Ivoire (MILOCI). lance un assaut contre une position des Forces nouvelles
à Logoualé (région de Man). Cette attaque suscite l'intervention
des forces de l'Onuci et de la Licorne qui procèdent à l'arrestation
de 84 miliciens et à la saisie d'armes. Les Forces nouvelles déclarent
"l'alerte maximale", dénoncent une "énième
violation du cessez-le-feu" et annoncent que "ces actes de guerre"
sonnent le glas de la médiation Mbéki. Nomination du Suédois
Pierre Schori comme successeur d'Albert Tévoédjré à
la tête de l'Organisation des Nations unies en Côte d'Ivoire
(ONUCI).
(7 mars) Les forces onusiennes de maintien de la paix en Côte
d'Ivoire remettent aux autorités ivoiriennes les 85 combattants de
la milice pro-Gbagbo arrêtés lors de l'attaque qu'ils ont lancée
la semaine dernière sur Logoualé. La Cour suprême confirme
la condamnation, prononcée lors du premier jugement, à 17
ans de prison du sergent de police Théodore Dago Séri qui
avait tué par balle le journaliste français Jean Hélène.
Dans la zone nord de la Côte d'Ivoire, "les taxes douanières
ont disparu depuis l'arrivée des Forces Nouvelles".
(8 mars) Entretiens à Abuja entre Laurent Gbagbo et le président
nigérian Olusegun Obasanjo, actuel président de l'Union africaine
(UA), au sujet de la crise ivoirienne.
(10 mars) Par décret, Laurent Gbagbo reconduit l'interdiction
(initialement prise le 10 décembre 2004) des marches, des sit-in
et des manifestations sur la voie publique sur toute l'étendue du
District d'Abidjan sur la période du 11 mars 2005 au 11 juin 2005.
(14 mars) Rencontre à Abidjan entre Laurent Gbagbo et une
délégation de la médiation sud-africaine.
(15 mars) Le ministre de la Défense sud-africain, M. Mosiuoa
Lekota, à la tête d'une délégation de huit personnes,
composée essentiellement d'experts militaires et de juristes rencontre
à Bouaké les Forces nouvelles dans le cadre du règlement
de la crise ivoirienne.
(16 mars) L'ONUCI (Opération des Nations unies en Côte
d'Ivoire) demande l'ouverture d'une enquête sur la mort de 13 villageois
(le 22 février 2005) que des gardes forestiers auraient torturés
après les avoir arrêtés pour occupation illégale
du parc national Marohoue, dans la région sud sous contrôle
des forces gouvernementales.
(17 mars) Dans un courrier adressé au président de
l'Assemblée nationale, Alan Doss, le président par intérim
du comité de suivi des accords de Marcoussis, estime que "certaines
lois récemment adoptées par le parlement posent problème
en raison de leur non conformité à l'objectif des accords
de Marcoussis".
(18 mars) Dans un rapport transmis ce jour aux membres du Conseil
de sécurité, Kofi Annan souligne l'effondrement de l'économie
ivoirienne qui s'est accentué après la crise de novembre 2004.
"Il ressort de certaines données que le déficit ivoirien
continue de se creuser et que la production économique reste sur
le déclin. Ce recul est imputable à plusieurs facteurs intimement
liés à la crise ivoirienne, tels que le démarrage tardif
de la campagne d'exportation du cacao, l'impact préjudiciable des
récentes poussées de violence et la diminution de l'aide extérieure
". La crise de novembre a "eu des incidences marquées sur
la situation économique du pays. Le Président de la Chambre
nationale de commerce a indiqué que la violence avait entraîné
la perte de 60 millions d'euros et que, sur les 500 entreprises étrangères,
125 avaient fermé leurs portes, mettant au chômage 30 000 personnes"
"La situation se complique en raison des problèmes liés
au service de la dette du pays. Depuis juin 2004, la Côte d'Ivoire
a accumulé d'importants arriérés vis-à-vis de
la Banque mondiale et, le 1er novembre 2004, ses emprunts ont été
classés dans la catégorie des prêts improductifs. Le
service de la dette s'élève actuellement à 115 millions
de dollars par an. La combinaison de ces facteurs contribuera non seulement
à maintenir la croissance économique négative projetée,
mais aussi à accroître le risque de voir toute la région
souffrir de conséquences préjudiciables si le franc de la
Communauté financière africaine venait à perdre de
sa valeur".
(19 mars) Des manifestations pour et contre la présence de
la force Licorne en Côte d'Ivoire se déroulent dans l'ouest
(zone gouvernementale) et le nord (zone rebelle) du pays.
(20 mars) En visite en Côte d'Ivoire, Louis Michel, commissaire
européen à la Coopération au développement et
à l'aide humanitaire, affirme, à l'issue de ses entretiens
avec les autorités, "le soutien total et sans réserve
de l'Union européenne à la médiation Mbeki", mais
également au référendum prévu sur l'article
35 de la Constitution, qui a déjà obtenu le soutien du Parlement
européen.
(21 mars) Le siège de l'Organisation internationale du café
et cacao (ICCO), est maintenu en Côte d'Ivoire, malgré le redéploiement
à Londres d'une partie importante de son personnel pour une durée
de trois ans.
(22 mars) Début des inscriptions à l'université
de Bouaké. La reprise des cours devrait avoir lieu le 19 avril prochain.
(23 mars) Une épidémie de méningite entraîne
40 décès dans la région de Bouna.
(24 mars) L'International crisis group (ICG) publie un rapport intitulé
: "Côte d'Ivoire : le pire est peut être à venir".
Les "sept mois à venir (avant les élections) sont ceux
de tous les dangers", car la pression "de l'échéance
électorale
risque de trouver son épilogue dans une déflagration
générale" dont la classe politique portera la responsabilité.
La résolution de la crise réside notamment dans une plus grande
implication de la communauté internationale qui doit prendre en charge
le processus électoral "comme l'a souhaité le Premier
Ministre Seydou Diarra lors de sa rencontre avec le président Mbeki
le 3 mars dernier". En 2004, 20479 cas de tuberculose ont été
dépistés, soit une progression de 13% par rapport à
l'année précédente.
(28 mars) Rendant compte devant le Conseil de sécurité
d'un climat " volatile ", M. Alan Doss, Vice-Représentant
spécial du Secrétaire général de l'ONU en Côte
d'Ivoire "a engagé les parties à se montrer à
la hauteur de leurs engagements et à se réunir à la
même table de négociations. Il a aussi sollicité le
renforcement de la Mission et rappelé que l'appel humanitaire de
39 millions de dollars n'avait été financé qu'à
hauteur de 5%".
(29 mars) Des policiers de la promotion 2002-2003, dont le nombre
s'élève à 1094, manifestent en bloquant la circulation
à Abidjan, pour exiger le paiement de leurs primes appelées
"Haut les curs".
(30 mars) A la suite d'une dispute apparemment anodine entre deux
enfants, dont l'un appartient à l'ethnie Baoulé et l'autre
à l'ethnie Dioula, dans le village Baoulé de Boli, s'est transformée
en un véritable conflit ethnique entre les deux communautés
faisant six blessés, et des centaines de déplacés.
(31 mars) Selon un rapport de l'Opération des Nations Unies
en Côte d'Ivoire (ONUCI) publié ce jour, "de graves violations
des droits de l'homme ont été constatées sur l'ensemble
du territoire national", "malgré de légères
améliorations durant les mois de janvier et de février".
"Ces violations ont été notamment l'uvre des éléments
de Forces de défense et de sécurité (FDS) et des milices
armées ou non armées dans la partie sous contrôle du
Gouvernement", mais également "des éléments
des Forces Nouvelles dans la zone sous leur contrôle" ainsi que
"des groupes armés et coupeurs des routes dans la zone de Confiance
placée sous la supervision des forces impartiales". Le gouvernement
britannique recommande à ses ressortissants présents en Côte
d'Ivoire de quitter immédiatement le pays en raison de la détérioration
de la situation sécuritaire. Les activités de l'ambassade
britannique en Côte d'Ivoire sont suspendues.
(4 avril) Le Conseil de sécurité adopte à l'unanimité,
la résolution 1594 par laquelle il proroge d'un mois, soit jusqu'au
4 mai 2005, le mandat de l'Opération des Nations Unies en Côte
d'Ivoire ( ONUCI ) et des forces françaises de l'Opération
Licorne.
(4-6 avril) Discussions à Pretoria entre les protagonistes
du conflit ivoirien sous l'égide du Président Thabo Mbeki.
Dans le communiqué final, les dits protagonistes "proclament
solennellement la cessation immédiate et définitive des hostilités
et la fin de la guerre sur toute l'étendue du territoire" et
rejettent "sans équivoque l'usage de la force comme moyen de
résoudre les divergences". En outre, l'engagement est pris de
démanteler "immédiatement" les milices dans tout
le pays. De plus, une rencontre entre "les chefs d'état-major
des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) et des
Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) en vue "de s'assurer
de la mise en oeuvre du désarmement, démobilisation et réintégration
(DDR)" est prévue à Bouaké le 14 avril prochain.
Enfin, dès que la sécurité de leurs ministres sera
assurée à Abidjan, les Forces nouvelles acceptent de revenir
au sein du gouvernement du "Premier ministre de consensus" Seydou
Diarra, Par contre, le communiqué n'apporte aucune solution à
la question centrale des conditions d'éligibilité à
la Présidence de la République (article 35).
(6 avril) Pour la petite traite cacaoyère qui s'étale
d'avril à juin, la bourse du café et du cacao (BCC) fixe le
prix indicatif du kilogramme de cacao fèves bord champ à 390
FCFA, contre 385 FCFA pour la grande campagne qui vient de s'achever.
(7 avril) Publication du rapport du comité de convergence
de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
En Côte d'Ivoire selon ce rapport : "la situation économique
a enregistré un redressement relatif en 2004 après cinq années
de récession. Le taux de croissance du PIB, révisé
à la lumière de l'évaluation des répercussions
de la crise de novembre 2004, serait de 1,0 % contre -1,7 % en 2003. Cette
reprise est basée notamment sur les impulsions attendues du secteur
primaire
La reprise serait accompagnée d'un repli sensible
de l'inflation en rapport avec l'abondance de l'offre des produits alimentaires.
En effet, le taux d'inflation annuel moyen a été de 1,4 %
contre 3,3 % en 2003
En dépit des difficultés de mobilisation
des ressources extérieures, la situation des finances publiques s'améliorerait
légèrement en 2004". Cette amélioration proviendrait
de la "progression des recettes budgétaires" de 6,1 % et
d'une moindre augmentation des dépenses publiques de 0,7 % (+3,0%
pour les dépenses courantes et - 15,2% pour les dépenses en
capital). "Le solde budgétaire de base serait de -1,4% du PIB
contre -2,0 % en 2003". "En ce qui concerne la situation de la
dette publique, elle reste toujours préoccupante. A fin décembre
2004, l'encours de la dette publique totale est estimé à 6
454,6 milliards, soit 76,9 % du PIB nominal contre 80,9 % en 2003. Cette
évolution s'expliquerait par les efforts déployés par
le Gouvernement pour le paiement partiel de certaines échéances
et l'évolution à la baisse du cours du dollar. En 2004, le
montant des arriérés de la dette extérieure serait
de 447,0 milliards et celui des arriérés de paiement intérieurs
de 91,4 milliards. Dans le cadre de l'initiative PPTE, le point de décision
prévu précédemment pour 2002, n'est toujours pas atteint".
(8 avril) Affrontements à la frontière ivoiro-guinéenne
entre un nombre indéterminé d'individus armés, présumés
membres des Forces Nouvelles et des soldats guinéens
(11 avril) Arrivée à Abidjan du nouveau représentant
spécial de l'Onu en Côte d'Ivoire, le diplomate suédois
Pierre Schori qui succède au Béninois Albert Tévoédjré.
(13 avril) Thabo Mbeki, dans une lettre adressée à
tous les acteurs de la crise ivoirienne, déclare "que pour ce
qui concerne les élections présidentielles de 2005, le Conseil
constitutionnel devrait accepter l'éligibilité des candidats
qui seraient présentés par les partis politiques signataires
de l'accord de Linas-Marcoussis".
(14 avril) Rencontre à Bouaké entre les Forces armées
nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) et les Forces armées des
Forces nouvelles (FAFN). Les discussions qui ont essentiellement porté
sur l'élaboration d'un chronogramme pour le démarrage du processus
de désarmement des ex-combattants, n'ont pu aboutir à un accord.
Le dialogue devrait reprendre le 16 avril à Bouaké. Selon
M. Bohoun Bouabré, ministre de l'Economie et des finances, le total
des dépenses de l'Etat pour faire face aux trois ans de "guerre"
s'élèverait à 227 milliards de FCFA.
(15 avril) Premier conseil des ministres après le sommet de
Pretoria, deux ministres issus des Forces nouvelles (Michel Gueu des Sports
et Issa Diakité de l'Administration du territoire) étaient
présents. Inhumation de 48 des 70 victimes des événements
de mars 2004.
(16 avril) A l'issue d'une nouvelle réunion à Bouaké,
les Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) et les
Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) "conviennent de donner
un signal fort en procédant au retrait des armes lourdes de la ligne
de front à partir du 21 avril". De plus, décision a été
prise de tenir à Yamoussoukro, du 2 au 6 mai, un séminaire
en vue de "l'élaboration et la validation" d'un Programme
national de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion
(DDR) qui pourrait débuter le 14 mai.
(18 avril) Laurent Gbagbo entame une série de rencontres de
consultation, qui dureront deux semaines, avec la société
civile, les associations des jeunes et des femmes, les fonctionnaires, les
forces armées et le Parlement, afin d'écouter leurs points
de vue et leurs avis au sujet de l'accord de Pretoria.
(21 avril) Début du retrait des armes lourdes (calibres supérieurs
à 20mm et mortiers) de la ligne de front. Tenue d'un Conseil des
ministres (4 ministres des Forces nouvelles étaient présents)
pour notamment réexaminer les lois issues de l'accord de Marcoussis
et votées en décembre dernier par l'Assemblée nationale.
(22 avril) Assemblée nationale : adoption de la loi de finances
2005 par 104 voix pour et 53 abstentions (les députés du PDCI).
Le budget, qualifié d'"irréaliste" par le PDCI,
s'équilibre en recettes et en dépenses à hauteur de
1 734,97 milliards de FCFA.
(26 avril) Discours à la nation de Laurent Gbagbo : "j'ai
décidé de mettre en uvre l'article 48 de notre Constitution
je décide
Uniquement pour l'élection présidentielle
d'octobre 2005, conformément à la lettre du Médiateur
Sud africain, les candidats présentés par les partis politiques
signataires de l'Accord de Marcoussis sont éligibles. En conséquence,
Monsieur Alassane Dramane Ouattara peut, s'il le désire, présenter
sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre
2005
A compter de ce jour, et jusqu'à la fin de la crise, je
prendrai, en vertu des pouvoirs que me confère l'article 48 de notre
Constitution, toutes les mesures qui me paraîtront exigées
par les circonstances".
(28 avril) A l'issue du Conseil des ministres, le premier tour des
élections présidentielles est fixé au 30 octobre 2005.
Le Conseil adopte deux projets de lois dans l'esprit des accords de Pretoria
: (i) modifiant la Commission électorale indépendante (CEI)
et (ii) réglant la question du financement public des partis politiques
signataires de l'accord de Marcoussis non représentés à
l'Assemblée nationale.
(29 avril - 1er mai) Des affrontements inter-ethniques entre Dioulas
et Guérés font 15 morts et près de 4 000 déplacés
à Duékoué, située en zone loyaliste à
480 km à l'ouest d'Abidjan.
(3 mai) Selon Human Rights Watch, "au moins sept principaux
groupes de milices opèrent dans le sud et l'ouest de la Côte
d'Ivoire", "la plupart de leurs recrues sont des supporters du
parti du Président Gbagbo", l'effectif total de toutes les milices
dans la zone gouvernementale serait "d'environ 31 000".
(4 mai) Le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte
à l'unanimité la résolution 1600 qui proroge pour un
mois (jusqu'au 4 juin 2005) le mandat de l'Opération des Nations
Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) et des forces françaises (la
force licorne) qui la soutiennent.
(2-6 mai) Echec du séminaire de Yamoussoukro consacré
au Programme national de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion
(PNDDR). Les Forces de défense et de sécurité (FDS)
et les Forces armées des Forces Nouvelles (FAFN) n'ont pu aboutir
à un accord sur les modalités pratiques du programme. Les
discussions ont notamment achoppé sur la question de la date de démarrage
du désarmement et sur son calendrier.
(11 mai) La Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE)
et la Société de distribution d'eau en Côte d'Ivoire
(SODECI) indiquent cette qu'à compter du 1er mai les six millions
d'Ivoiriens résidant au nord de la zone de confiance devront s'acquitter
de leurs factures. En effet, en raison du conflit, depuis deux ans les habitants
de la zone nord contrôlée par les rebelles consommaient gratuitement
l'eau et l'électricité. Jules Kouadio, le directeur des ventes
de la CIE, estime le préjudice financier subi par les deux fournisseurs
d'électricité et d'eau à plus de 40 milliards de francs
CFA (l'agence Xinhua estime le préjudice à 89 milliards de
francs CFA soit 136 millions d'euros).
(14 mai) Signature à Yamoussoukro, entre les forces loyalistes
et la rébellion ivoirienne, d'un accord fixant les modalités
pratiques du désarmement des belligérants. Le processus de
désarmement et de démobilisation devrait débuter le
27 juin pour se terminer le 10 août. Le coût de l'opération
s'élèverait à 85 milliards de francs CFA (164 millions
de dollars), pris en charge à hauteur de 47% par la Banque Mondiale,
29% par le gouvernement ivoirien, 13% par les Nations unies, l'Union européenne
et d'autres donateurs. Le gouvernement devra trouver d'autres donateurs
pour les 11% restants. Selon Alain Richard Donwahi, président de
la Commission nationale de désarmement, démobilisation et
réinsertion (CNDDR), les combattants recevront 500.000 francs CFA
(963 dollars) pour se réinsérer dans la société
civile, un processus qui devrait durer jusqu'en 2008.
(17 mai) Publication du rapport : Perspectives économiques
en Afrique 2004/2005 - Quoi de nouveau en Afrique? Concernant la Côte
d'Ivoire, le rapport indique un taux de croissance du PIB réel de
- 2% pour 2004 et une prévision de - 1,1% en 2005 "du fait des
conséquences de la crise, notamment la délocalisation des
entreprises". "Compte tenu de la progression démographique,
le PIB réel par tête baisserait de 5,2% en 2004" (le PIB
par habitant, en milliers de francs CFA courants, diminue chaque année
: de 469,5 en 2002 à 455,2 en 2003 et 453,4 en 2004). Parallèlement
la pauvreté s'accroît : en 2004, "38,5% des ménages
vivaient en dessous du seuil de pauvreté, fixé à un
dollar par jour, contre 36% en 1998". "Malgré les troubles,
la Côte d'Ivoire est restée, en 2004, le premier producteur
mondial de cacao, devant le Ghana et l'Indonésie". La récolte
s'est élevée à "1,45 million de tonnes, soit 45%
du marché mondial". " L'extraction minière a été
très dynamique en raison de l'exploitation de nouveaux gisements
pétroliers. Elle affichait un taux de croissance de 29% en 2004.
Le pays produit actuellement près de 20 000 barils par jour, mais
la production pourrait prochainement atteindre 50 000 barils avec la mise
en exploitation de nouveaux champs pétroliers". "Le pays
a des réserves prouvées de 100 millions de barils de pétrole
et de 1 100 milliards de mètres cubes de gaz naturel". Le secteur
industriel a souffert de la crise : "pendant les neuf premiers mois
de l'année 2004, il affichait encore un taux de croissance de 1%,
contre -10.5% en 2003 et -5.8% en 2002. Mais 81 entreprises ont été
détruites lors des émeutes à Abidjan en novembre 2004,
ce qui devrait affecter fortement le secteur". Les activités
touristiques se sont effondrées et le commerce est marqué
par une forte tendance à l'informalisation surtout dans les zones
"rebelles". Le taux global d'investissement est passé de
"9.6% du PIB en 2003 à 8.5% en 2004" et "devrait à
nouveau baisser en 2005 et en 2006, à environ 6.6% du PIB".
Les finances publiques se sont dégradées depuis 2002, "le
déficit budgétaire, de -1,5% du PIB en 2002, est passé
à -2,9% en 2003, puis à -3,9% en 2004". Pour financer
ce déficit l'Etat s'est endetté auprès du système
bancaire (47 milliards au cours des neuf premiers mois de l'année
2004), il a "également émis des emprunts sur le marché
financier (y compris les bons du Trésor)" et il a "continué
à accumuler des arriérés intérieurs et extérieurs.
Son déficit pourrait être de -4,7% en 2005 et de -5,3% en 2006".
"En 2004, l'encours de la dette extérieure représentait
70,3% du PIB, et le service de la dette 17,5% des exportations totales".
(18 mai) Quatre partis de l'opposition ivoirienne (le Parti démocratique
de la Côte d'Ivoire (PDCI), le Rassemblement des républicains
(RDR), l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire
(UDPCI) et le Mouvement des forces de le l'avenir (MFA)), signent à
Paris un pacte visant à battre leur ennemi commun, le président
Laurent Gbagbo, aux prochaines élections présidentielles.
Ce pacte nommé l'alliance du "Rassemblement des Houphouëtiste
pour la démocratie et la paix" permet aux différentes
composantes de l'alliance de présenter leur candidat respectif à
l'élection présidentielle prévue pour le 30 octobre
de cette année. Si aucun candidat n'obtient la majorité des
suffrages au premier tour et qu'un deuxième tour est organisé
entre les candidats ayant réuni le plus de voix, les partis de l'alliance
s'engagent à reporter leurs voix sur le candidat de l'opposition
le mieux placé.
(22 mai) Election de Serge Koffi au poste de secrétaire général
de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire
(FESCI) qui succède à Kuyo Serge.
(25 mai) A Guiglo, début de l'opération de démantèlement
des milices de l'ouest de la Côte d'Ivoire favorables au président
Laurent Gbagbo, prévue par l'accord de paix de Pretoria du 6 avril,
en présence du chef d'état-major de l'armée ivoirienne,
le colonel-major Philippe Mangou.
(30 mai - 2 juin) Des affrontements ethniques entre Dioula (musulmans
originaires du nord de la Côte d'Ivoire ou de pays voisins) et autochtones
Guéré en zone loyaliste, près de la ville de Duekoué
(ouest de la Côte d'Ivoire) auraient fait 70 victimes.
(3 juin) Le Conseil de sécurité des Nations-Unies proroge
le mandat de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire
pour sept mois et prévoit son éventuel renforcement. Ainsi,
par sa résolution 1603, adoptée à l'unanimité,
le Conseil de sécurité autorise le Secrétaire général
à "commencer à prendre les dispositions nécessaires,
notamment pour la constitution de contingents et d'unités de police,
en vue de faciliter un déploiement en temps voulu si le Conseil venait
à décider d'augmenter les effectifs autorisés de l'ONUCI
et d'en réaménager le mandat". Le Conseil prie également
le Secrétaire général, sur la base de l'Accord de Pretoria,
de "désigner, à titre exceptionnel, après consultation
de l'Union africaine et du Président Thabo Mbeki, un haut représentant
pour les élections en Côte d'Ivoire, indépendant de
l'ONUCI, qui apportera son concours notamment aux travaux de la Commission
électorale indépendante et du Conseil constitutionnel sans
porter atteinte aux responsabilités du Représentant spécial
du Secrétaire général". Enfin, la résolution
"réaffirme" l'intention de mettre en oeuvre le gel des
avoirs financiers et l'interdiction de voyager à l'encontre de toute
personne ou organisation entravant les efforts de paix.
(17 juin) A l'occasion d'un discours télévisé,
Laurent Gbagbo annonce des mesures d'urgence "suite aux évènements
sanglants de Duékoué". Elles prévoient entre autres,
la nomination d'un gouverneur et de préfets militaires dans la région
du Moyen Cavally. Le gouverneur aura sous son autorité l'armée,
la gendarmerie, les douanes et les eaux et forêts. Le chef d'état-major
des Fanci, le Colonel-Major Philippe Mangou est promu au grade de général
de Brigade.
(23 juin) Le lieutenant-colonel Yao Yao Jules porte-parole des Forces
de défense et de sécurité (FDS) est remplacé
à ce poste par le lieutenant-colonel Babi Gohourou Hilaire.
(24 juin) Le Conseil de sécurité adopte la résolution
1609 renforçant les effectifs (850 personnes pour la composante militaire
et 725 civils) de la mission de l'Onu en Côte d'Ivoire et prolongeant
son mandat, ainsi que celui des forces françaises "Licorne"
jusqu'au 24 janvier 2006, c'est-à-dire pendant toute la période
pré et post-électorale. L'ONUCI s'acquittera notamment des
missions suivantes : observation de la cessation des hostilités et
des mouvements de groupes armés; désarmement, démobilisation,
réinsertion, rapatriement et réinstallation; désarmement
et démantèlement des milices; protection du personnel des
Nations Unies, des institutions et des civils; surveillance de l'embargo
sur les armes; appui aux opérations humanitaires; appui au eedéploiement
de l'administration; appui à l'organisation d'élections ouvertes
à tous, libres, justes et transparentes; assistance dans le domaine
des droits de l'homme; information et ordre public.
(28-29 juin) A Pretoria, à l'issue de la réunion d'évaluation
de la mise en uvre de l'accord conclu dans cette même ville
le 6 avril dernier entre les divers protagonistes de la crise ivoirienne,
il a été convenu que le désarmement des milices pro-gouvernementales
doit débuter immédiatement et s'achever avant le 20 août.
Par ailleurs, les représentants des rebelles et de l'armée
se rencontreront à nouveau le 7 juillet pour finaliser le calendrier
de désarmement. De plus, "l'ONUCI et la Médiation vont
accorder la priorité à la mise au point d'un plan de protection
et autres mesures nécessaires pour assurer la sécurité
du Ministre d'État Guillaume Soro et des candidats à la Présidence,
Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara". Enfin, l'Assemblée
nationale doit "adopter, d'ici le 15 juillet 2005, tous les amendements
aux sept lois proposés par la Médiation" et "la
législation relative à la Commission électorale indépendante
(CEI)" qui "devrait commencer de fonctionner immédiatement
après cette date et au plus tard le 31 juillet".
(30 juin) Les représentants des Nations unies chargés
du contrôle de l'embargo sur les importations d'armes révèlent
avoir découvert 62 véhicules militaires et des caisses de
munitions au port fruitier d'Abidjan. Il s'agit du premier cas de violation
de l'embargo imposé à la Côte d'Ivoire depuis le 15
décembre 2004 par la résolution 1572 du Conseil de sécurité.
(3 juillet) Décès dans des circonstances troublantes
après son interpellation par des militaires, du colonel major Bakassa
Traoré, directeur de l'Office national de la protection civile.
(4-5 juillet) Laurent Gbagbo participe à la 5ème session
ordinaire de l'Union Africaine à Syrte (Libye).
(7 juillet) La Bourse du café et du cacao (BCC) maintient
le prix indicatif d'achat "bord champ" "du kilogramme de
la fève de cacao bien fermenté et bien séché
à 390 FCFA (0,59 euro) pour la période allant de juillet à
septembre 2005".
(9 juillet) Après trois jours de négociations à
Yamoussoukro, les Forces armées nationales de Côte d'Ivoire
(Fanci) et les Forces nouvelles (FN, rébellion) sont parvenues ce
jour à un nouvel accord sur le calendrier du désarmement.
Les principales dates de l'accord sont les suivantes : (i) avant le 15 juillet
2005 : adoption des amendements des lois relatives au processus de paix
; (ii) 20 août : fin du désarmement et du démantèlement
effectifs et complets des milices pro-gouvernementales ; (iii) 19 septembre
: accueil de l'ensemble des combattants de façon concomitante et
simultanée sur les sites de regroupement ; (iv) 26 septembre : début
du désarmement et de la démobilisation qui prendront fin le
3 octobre.
(10 juillet) Selon le Général Elrick Irastorza, nouveau
Commandant de la Force Licorne en Côte d'Ivoire, "l'opération
Licorne nous coûte au total 190 millions d'euros par an, soit environ
124 milliards de francs Cfa. Pour plus de détail, la Licorne coûte
par jour 341 millions de francs CFA".
(15 juillet) Dans un message à la nation, Laurent Gbagbo déclare
: "en vertu des pouvoirs que me confère l'article 48 de notre
Constitution", "je prends immédiatement des décisions
qui portent sur : (i) Le financement sur fonds publics des partis et groupements
politiques et des candidats à l'élection présidentielle
; (ii) L'identification des personnes et le séjour des étrangers
en Côte d'Ivoire ; (iii) La Commission Nationale des Droits de l'Homme
de Côte d'Ivoire (CNDHCI) ; (iv) La composition, l'organisation, les
attributions et le fonctionnement de la Commission Electorale Indépendante
(CEI) ; (v) Les dispositions spéciales en matière de naturalisation
; (vi) Le Code de la nationalité. Toutes ces Décisions, qui
ont force de loi, prennent effet à compter de ce jour, 15 juillet
2005".
(16 juillet) Le Conseil National de la Communication Audiovisuelle
(CNCA) suspend "jusqu'à nouvel ordre" les émissions
de Radio France internationale (RFI) sur la bande FM pour "traitement
non professionnel" de l'actualité ivoirienne.
(23-24 juillet) Attaque par des éléments inconnus d'Agboville
(70 km au nord d'Abidjan) et d'Anyama (banlieue d'Abidjan). Selon le chef
de l'armée ivoirienne, le bilan serait d'au moins 24 morts dont 7
militaires des forces de défense et de sécurité. Chez
les assaillants, 17 morts auraient été enregistrés.
Les assaillants auraient libéré plus de 200 prisonniers de
la prison d'Agboville. Selon que l'on se place du côté du pouvoir
en place ou de l'opposition, ces attaques sont attribuées aux ex-rebelles
ou aux milices pro-gouvernementales.
(27 juillet) Les principaux partis de l'opposition regroupés
au sein du G7 rejètent une série de lois récemment
promulguées (le 15 juillet) par le président Laurent Gbagbo
(sur la nationalité, les droits à la citoyenneté, la
composition de la commission électorale indépendante (CEI)
),
affirmant qu'elles ne sont pas conformes au plan de paix de Pretoria II.
(31 juillet) Maintes fois reporté, le processus de désarmement
échoue une nouvelle fois devant le refus des Forces nouvelles de
respecter l'échéance à laquelle elles devaient envoyer
40 500 combattants rebelles dans des sites de cantonnement, étape
qui précède la phase du désarmement.
(7 août) Le président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur
de la crise en Côte d'Ivoire, estime que les lois promulguées
le 15 juillet par le président Gbagbo sont "conformes"
aux accords de paix interivoiriens et n'ont pas à être révisées.
(8 août) Arrivée à Abidjan du Haut représentant
de l'ONU pour les élections en Côte d'Ivoire. Il s'agit de
l'ancien ministre portugais des affaires étrangères Antonio
Monteiro.
(17 août) Nomination du tchadien Abou Moussa au poste de Représentant
spécial adjoint pour la Côte d'Ivoire en remplacement du Britannique
Alan Doss, muté au Liberia.
(20 août) Dans une interview à RFI, l'ancien chef d'état-major
des FANCI, le général Mathias Doué, déclare
vouloir obtenir le départ du président Laurent Gbagbo "par
tous les moyens" si la communauté internationale ne prend pas
les devants. Entretiens à Pretoria entre le président sud-africain
Thabo Mbeki et une délégation des Forces nouvelles (FN) conduite
par Guillaume Soro. A l'issue des conventions éclatées de
son parti, l'ancien président Henri Konan Bédié est
plébiscité, avec 98,61% des suffrages exprimés, pour
être le candidat officiel du Parti démocratique de Côte
d'Ivoire (PDCI-RDA) aux élections présidentielles d'octobre
2005.
(25 août) A l'issue d'un séminaire tenu à Bouaké
du 20 au 25 août, les forces nouvelles (Mpci, Mpigo, Mjp) déclarent
qu'elles ne participeront pas à l'élection présidentielle
prévue le 30 octobre et empêcheront le déroulement du
scrutin sur la partie du territoire national qu'elles contrôlent.
Les rebelles accusent Laurent Gbagbo d'avoir manipulé les conditions
de l'élection pour s'assurer la victoire.
(29 août) Le Rassemblement des houphouétistes pour la
démocratie et la paix (RHDP) regroupant les principaux partis d'opposition
(le PDCI-RDA, le RDR, l'UDPCI et le MFA) déclare que l'organisation
de l'élection présidentielle prévue le 30 octobre est
"impossible" et qu'une transition excluant Laurent Gbagbo doit
être organisée en vue d'assurer la tenue des dites élections.
En vertu de l'article 48 de la Constitution, Laurent Gbagbo rectifie les
lois sur la commission électorale indépendante, la nationalité
et la naturalisation, dont des versions promulguées le 15 juillet
étaient contestées par l'opposition et la rébellion.
(30 août) Le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères,
Aziz Pahad, déclare que "la médiation a terminé
son travail, le Conseil de sécurité de l'ONU doit désormais
prendre le relais". Les autorités sud-africaines demandent à
l'ONU et l'Union africaine (UA) de s'assurer que les accords signés
sont appliqués, ce qui semble exprimer le désengagement de
l'Afrique du sud dans le processus de règlement du conflit.
(31 août) A l'issue d'une réunion à huis clos
du Conseil de sécurité des Nations-Unies, M. Kenzo Oshima,
président dudit conseil, déclare que "la médiation
sud-africaine a indiqué qu'elle poursuivra ses efforts, avec l'appui
des Nations Unies et de l'Union africaine, pour assurer la tenue en Côte
d'Ivoire d'élections libres, justes, transparentes dans les délais
prévus, seule issue à la crise". Le conseil brandit à
nouveau la menace de sanctions individuelles contre les Ivoiriens qui bloquent
le processus de paix en Côte d'Ivoire.
(8 septembre) Le secrétaire général de l'Onu
Kofi Annan déclare à Radio France Internationale que la tenue
d'une élection présidentielle cruciale en Côte d'Ivoire
ne "va pas être possible" à la date prévue
du 30 octobre en raison du retard dans les préparatifs du en grande
partie à la mauvaise volonté des "leaders politiques
et des partis".
(11 septembre) Après un an passé en France, retour
en Côte d'Ivoire du président du PDCI-RDA et ancien Chef de
l'Etat ivoirien Henri Konan Bédié.
(19 septembre) Le ministre de l'Education nationale Michel Amani
déclare que "les examens scolaires en zones Forces nouvelles
sont suspendus jusqu'à l'obtention d'une solution pour leur sécurisation".
(20 septembre) Suite à la proposition du président
nigérian Olusegun Obasanjo (président en exercice de l'Union
africaine) concernant l'éventualité d'une nouvelle médiation
dans le conflit ivoirien qui pourrait se dérouler dans le cadre de
la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest
(CEDEAO), Laurent Gbagbo exprime son " rejet par avance
en raison
de l'implication directe de certains pays membres de cette organisation
dans le conflit ivoirien ". A l'occasion du troisième anniversaire
du déclenchement de la rébellion (le 19 septembre 2002), "tous
les combattants des Forces nouvelles ont été promus à
un grade allant de "caporal" à "général
de brigade". Cette mesure toucherait les 42 500 combattants revendiqués
par les Forces nouvelles.
(22 septembre) Laurent Gbagbo signe un décret sur la nouvelle
Commission électorale indépendante (CEI). La nouvelle CEI
est composée de 31 membres : un représentant de la présidence
de la République, un de l'Assemblée nationale, un du Conseil
économique et social, quatre des ministères concernés
(Administration du Territoire, Economie et Finances, Défense et sécurité),
deux du Conseil supérieur de la Magistrature, deux du Barreau et
vingt représentants des parties signataires des accords de Marcoussis.
Sur les 31 membres de la nouvelle institution électorale, seulement
22 ont voix délibérative, les 9 autres sont consultatives.
Sur les 22 voix délibératives, le G 7 compterait 14 voix contre
8 pour le camp présidentiel.
(27 septembre) Dans un discours à la nation, Laurent Gbagbo
se dit opposé à toute nouvelle médiation sur la Côte
d'Ivoire, il déclare que les élection ne pourront se "tenir
à l'évidence le 30 octobre 2005 puisque les rebelles n'auront
pas désarmé à cette date", il n'y aura pas de
transition et il demeura à son poste après le 30 octobre.
(30 septembre) Tenue à Abuja d'un sommet de la CEDEAO (Communauté
économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) consacré à
la crise en Côte d'Ivoire, en l'absence de Laurent Gbagbo. Les recommandations
issues du sommet seront présentées lors d'une réunion
du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine
(UA), prévue le 6 octobre à Addis Abeba.
(6 octobre) Réuni à Addis Abeba, le Conseil de Paix
et Sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), a statué
sur la situation en Côte d'Ivoire. Le CPS prend acte de la fin du
mandat du Président Laurent Gbagbo le 30 octobre 2005, ainsi que
de l'impossibilité d'organiser les élections présidentielles
à la date prévue. Le Conseil décide que les "arrangements
conclus dans les accords de Linas-Marcoussis devront se poursuivre pour
une période ne devant pas excéder 12 mois". Pendant cette
période de transition, Laurent Gbagbo reste chef de l'Etat, un "nouveau
Premier ministre acceptable pour toutes les parties signataires de l'Accord
de Linas-Marcousis sera nommé", il dirigera et "aura pleine
autorité sur son gouvernement" " composé de personnalités
proposées par les parties Ivoiriennes signataires de l'accord de
Marcoussis". Le "Premier ministre ne sera pas éligible
aux élections qui seront organisées". Par ailleurs, "
il est créé un Groupe international de travail (GIT) qui se
réunira une fois par mois en Côte d'Ivoire pour évaluer,
contrôler et suivre le processus de paix, y compris la feuille de
route convenue à Pretoria et tous autres accords subséquents"
et qui rapportera et effectuera "les recommandations appropriées
au Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA et au Conseil de
Sécurité des Nations Unies". Enfin, le CPS "décide
que les parties Ivoiriennes seront Invitées le plus tôt possible
à un Forum de dialogue national à Yamoussoukro" "ouvert
à la société civile", "il sera présidé
par le Président Olusegun Obasanjo du Nigeria et le Président
Thabo Mbeki d'Afrique du Sud".
Sources : Abidjan.net, AFP, Reuters, HRW, ICG, IRIN, GRIP, Nord-Sud export, L'Inter, l'Intelligent d'Abidjan, Fraternité-Matin, Notre Voie, Le Patriote, Le Jour, Le Front, RFI, IZF.net, Panapress, Xinhua, JAI, Centre de nouvelles de l'ONU